Éructer ces phrases, inlassablement
Jaillissent les formes tranchantes et sanglantes
Murmure adressé toujours pour tuer
Caresse d’angoisse, rire ensorcelé
Ce plateau d’aiguilles sur lequel marcher
Courir et brandir des vers enflammés
Souffle court, dialogue des bruns de poussières
Laisser opérer le silence aigu
Laisser craqueler les planches de bois nu
Cisèle au rebord d’une âme assoiffée
Un parterre de pierre de terre et de fer
Un cri déchiré perse du lointain
Pas précipités viennent à jardin
Le fou en guenille qui valse et qui vrille
Amour désoeuvré sous la lune brille
Lumière qui lèche depuis la coulisse
La courbe tracée par le jeune héro
Vision parcellaire, instant distillé
Le bruit maintenant comme des sabots
Expression d’un oui, ou bien d’un merci
Après son passage file comme une ombre
Tous les comédiens, les bruits, les images
Et voilà enfin chaos du partage
Tout s’éteint, tout fuit : la fin du voyage.
Par Edouard Lapras